Quels sont les traitements les plus courants en cas de maladie localisée ?
L’utilisation du LASER pour la vaporisation de la prostate a été décrite initialement en 1996, mais ce n’est que dans les années 2010 qu’il a été possible de réaliser une vaporisation tissulaire efficace avec ce type de LASER, suite au développement d’une version plus puissante (120 W). La technique de vaporisation consiste à créer un chenal à travers l’adénome afin de réaliser une cavité, similaire à la résection endoscopique transurétrale de la prostate. Aucun tissu n’est enlevé́ donc aucun examen histologique n’est possible, soulignant la nécessité de bien évaluer les patients en préopératoire (PSA, échographie transrectale et biopsie au moindre doute) pour éliminer un cancer au sein des tissus hypertrophiés.
Le principale avantage de cette technique réside dans une hémostase plus efficace que les techniques chirurgicales classique, ouvrant la porte à la chirurgie ambulatoire et facilitant la gestion des anticoagulants qui peuvent être rapidement repris après l’intervention. Ce laser, qui équipe la Clinique Sainte Marie depuis 2013, a cependant l’inconvénient d’être limité aux adénomes de petite et moyenne taille mais aussi un coût de consommable non négligeable (fibre laser jetable).
- La chirurgie
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Elle consiste à retirer, sous anesthésie générale, la totalité de la prostate ainsi que les vésicules séminales (prostatectomie radicale). Il est parfois nécessaire de retirer également les ganglions du pelvis (curage ganglionnaire) pour mieux connaitre l’extension de la maladie et limiter les risques de rechute.
Au sein de notre centre, nous privilégions une approche coelioscopique ROBOT-assistée via le robot chirurgical Da Vinci pour accélérer la récupération fonctionnelle, l’enjeu étant de limiter le plus possible la durée et l’importance de l’incontinence urinaire et si possible le retentissement sexuel. La coelioscopie conventionnelle reste néanmoins une technique chirurgicale satisfaisante que nous continuons de pratiquer.
- La radiothérapie externe :
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Elle est pratiquée par nos confrères radiothérapeutes de l’Institut de Cancérologie de Bourgogne avec qui nous collaborons lors de nos réunions de cancérologie (RCP). Une trentaine de séances est généralement nécessaire pour traiter un cancer de la prostate localisé, et, en fonction de l’agressivité de la maladie, une hormonothérapie allant de 6 à 36 mois peut être associée à la radiothérapie.
La radiothérapie utilise des rayonnements ionisants qui détruisent les cellules cancéreuses en les empêchant de se multiplier. Ces rayonnements sont produits par des accélérateurs de particules.
- La curiethérapie :
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Elle est également gérée par nos confrères radiothérapeutes et consiste à placer des sources radioactives au sein de la prostate à travers le périnée sous anesthésie. Ces éléments radioactifs émettent un rayonnement qui vie à détruire les cellules cancéreuses.
Il existe deux formes de curiethérapie :
- La curiethérapie dite bas débit qui consiste à mettre en place définitivement des grains permanents d’iode 125
- La curiethérapie dite haut débit qui utilise généralement des implants temporaires de source d’Iridium 192. La source est alors retirée en fin de procédure. Cette seconde technique est classiquement associée à la radiothérapie externe pour augmenter les doses d’irradiation au sein de la prostate.
- La surveillance active :
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Elle ne peut être proposée qu’en cas de maladie localisée à la prostate, faiblement agressive et de petit volume. Surveillance ne veut pas dire arrêt du suivi, c’est pourquoi il est nécessaire de consulter régulièrement son urologue qui déterminera le rythme des examens (toucher rectal, PSA, IRM et biopsies prostatiques de contrôle). Si la maladie présente des signes de développement au cours du suivi, il est alors nécessaire de recourir à des traitements conventionnels.